L’antihumanisme philosophique II

L’antihumanisme philosophique II

L’antihumanisme philosophique II

3 février 2021

Michel Foucault.

Salvatore Puledda. Interprétations de l’humanisme.

Michel Foucault, dont nous examinerons les idées fondamentales, particulièrement sa vision de l’homme et sa critique de l’humanisme, a toujours soutenu qu’il n’était pas un structuraliste. Cette dénomination ne signifie même rien pour lui, étant donné qu’elle réunit des personnalités qui ont bien peu en commun[1]. Quand il décrit sa formation et le climat général où sa pensée s’est constituée, Foucault dit appartenir à cette génération qui, au début des années cinquante, ne se reconnaissait déjà plus ni dans l’existentialisme de Sartre et de Merleau-Ponty ni dans leur insistance sur les problèmes du « sens ». Après les travaux de Lévi-Strauss sur les sociétés et de Lacan sur l’inconscient, sa génération juge la problématique existentialiste superficielle et vaine. Ce sur quoi il vaut la peine d’enquêter est le « système ». Voici, selon Foucault, quelles en sont les raisons : « A toutes les époques, la façon dont les gens réfléchissent, écrivent, jugent, parlent (jusque dans la rue, les conversations et les écrits les plus quotidiens) et même la façon dont les gens éprouvent les choses, dont leur sensibilité réagit, toute leur conduite est commandée par une structure théorique, un système, qui change avec les âges et les sociétés – mais qui est présent à tous les âges et dans toutes les sociétés. »[2]

[1]      « Foucault répond à Sartre » (entretien avec J.-P. Elkabbach), La quinzaine littéraire, n°46, 1er-15 mars.
[2]      « Entretien avec Madeleine Chapsal », La quinzaine littéraire, n°5, 16 mai 1966, pp. 14-15, in Michel Foucault, Dits et Ecrits, Paris, Gallimard, 1994, p. 515.

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