01/04/2020 : par Jessica dos Santos – Il y a treize ans, les ouvriers de l’ancienne usine textile Gotcha, située dans la banlieue de Maracay, l’une des principales villes industrielles du Venezuela, ont commencé à lutter contre les abus dont elles étaient victimes jusqu’à ce qu’elles assument le contrôle de l’entreprise, aujourd’hui rebaptisée « Héroïnes d’Aragua ». Selon les travailleuses, l’entrepreneur privé et propriétaire de l’usine, Wilson Balaguera, modifiait le nom légal de l’entreprise chaque année, une manœuvre légale qui lui permettait d’échapper aux impôts et d’éviter de payer les avantages qui, selon la loi, correspondent aux travailleurs (bénéfices, vacances, bons d’alimentation, dépôt des prestations sociales et primes d’ancienneté). Cette situation les a amenés à s’organiser en syndicat. Balaguera réagit durement et licencia plusieurs travailleuses. « L’employeur nous a exploitées pendant 18 ans. Chaque année, il réenregistrait l’entreprise sous un nouveau nom. Le 18 juillet 2005, nous avons légalisé le syndicat parce que nous ne pouvions plus supporter cette situation, ils ne nous payait ni bons d’alimentation, ni bénéfices, rien » raconte Patricia Vilmer, une des travailleuses d’Héroïnes d’Aragua qui se souvient de la première occupation de l’usine lorsque les anciens propriétaires ont mis à pied 45 de leurs camarades, « en prétextant qu’il n’y avait pas de travail, par manque de tissu. Ce qui était faux ». Lire l’article publié sur le site Il faut tuer Tina