Valérie POUZOL
01/03/012013
Quand les femmes disent non à la guerre (Israël-Palestine 1987-2013).
Silhouettes endeuillées, éphémères, mais déterminées, les Femmes en noir disent depuis plus de vingt ans à Jérusalem leur persistante opposition à l’occupation israélienne et à la logique meurtrière du conflit israélo-palestinien. Avec leurs habits sombres, elles ont porté et portent toujours de manière subversive le deuil des deux nations et rappellent, lors de leur rituel hebdomadaire, que la guerre fait encore des victimes. Tant de persistance et d’acharnement prête parfois à sourire de la part d’observateurs pessimistes sur l’évolution politique du conflit israélo-palestinien. Pourtant, dans le paysage souvent évolutif et volatile des luttes pour la paix, les femmes des deux sociétés ont joué un rôle pionnier et déterminant dans la tentative d’enrayer localement le cycle de la violence et dans la formulation de nouvelles options politiques. On est frappé, quand on suit leurs luttes, par le renouvellement constant de leurs actions, de leurs prises de positions, par leur inventivité à élaborer des stratégies de résistance qui dénoncent l’usage de la violence et le sacrifice de vies humaines. Ce travail s’est souvent effectué dans l’ombre, dans un militantisme du quotidien, par des actions parfois symboliques mais qui ont pourtant eu le mérite de maintenir le lien avec l’Autre, voire d’aboutir plus concrètement à l’infléchissement de décisions politiques. Lire l’article publié sur le site Cairn