Ingrid Nyström, Patricia Vendramin
Boycott du thé anglais à l’époque de la Révolution américaine, boycott qui a donné son nom à ce mode d’action (celui du capitaine Boycott dans l’Irlande du xIxe siècle), boycott des bus d’Alabama contre la ségrégation raciale dans les années 1960, boycott mondial de l’Afrique du Sud de l’Apartheid ou des produits israéliens aujourd’hui : qu’il soit un moyen de pression idéologique, une arme des pauvres et des exclus ou parfois même un levier utilisé par les puissants, le boycott fait de longue date partie de l’arsenal protestataire. Cette forme de contestation connaît aujourd’hui un regain de popularité, y compris dans sa variante consumériste.- Offrant une réponse au sentiment d’impuissance des individus, des ONG, voire des États face à une économie mondialisée, il s’inscrit parfaitement dans les formes contemporaines d’engagement militant : distancié, par projet, mobilisant des individus souvent jeunes, en réseau, à l’échelle locale, nationale, mondiale, etc. Quelles sont les conditions de succès d’un boycott ? Comment y réagissent les entreprises ou le législateur ? Certains pays, certaines cultures sont-ils plus ouverts à ce type de militantisme ? Une alliance entre consommateurs, citoyens et travailleurs est-elle possible ?; Mode d’action d’une société civile mondialisée et forte de son pouvoir d’achat, le boycott pourrait au XXIe siècle s’avérer aussi déterminant que le fut la grève pour le mouvement ouvrier.
Les Presses de Sciences Po, 2015
Ingrid Nyström, spécialiste en analyse des politiques économiques et sociales
Patricia Vendramin Directrice de recherche à la Fondation travail-université et professeure à l’Université catholique de Louvain.