Par Véronique Chalmet.
Le 1er décembre 1955, une femme de 42 ans rentre chez elle après une rude journée de travail, à Montgomery (Alabama). Rosa Parks s’assied à l’arrière du bus, dans la section réservée aux Noirs. Au fil des arrêts, le véhicule se remplit, la partie avant réservée aux Blancs est bondée. Le chauffeur stoppe et décide de déplacer le panneau qui marque la séparation, intimant brutalement aux Noirs assis de céder leur place aux Blancs. « Bouge, la négresse ! » ordonne-t-il à Rosa, qui refuse de se déplacer. « Je suis fatiguée », gronde-t-elle. Ce n’est pas uniquement son travail de couturière qui l’épuise, c’est le racisme quotidien qu’elle ne supporte plus. Le chauffeur, main sur la crosse du revolver qu’il porte à la ceinture, fait intervenir la police. Entre brimades et insultes, elle reste plusieurs heures en cellule et doit payer une amende de 14 $. Inculpée pour trouble à l’ordre public et violation des lois ségrégationnistes locales, elle risque l’emprisonnement. Mais Rosa tient bon.