Un ami m’écrit : « Bien sûr que tu as du courage! » Mais la vérité est que j’ai vraiment peur, j’ai un rendez-vous à confirmer avec Yurii et au dernier moment je voudrais reporter la rencontre. Je m’imagine, dans un crescendo de panique, être arrêté par la police, les services secrets, l’armée. Etre emmené en prison, ou pire, abattu contre le premier mur. Puis la rationalité et le sens du devoir reprennent le dessus et je confirme le rendez-vous. Yurii me rejoint au restaurant italien près de chez lui. Tout de suite, il manifeste de la sympathie. Je lui tends la main : « Yurii, mon anglais est nul ». « Bien, alors nous pourrons parler en ukrainien », me répond-il en souriant.