Sous la direction de Armand Touati
ouvrage collectif : 17 auteurs
Le début du XXIe siècle est marqué par un envahissement de l’espace public par des conduites individuelles et collectives destructrices. Des attentats du 11 septembre aux conflits qui ensanglantent la planète, des multiples agressions aux conflits entre personnes, un mouvement apparaît irrépressible. Mais la violence n’est-elle pas un phénomène récurrent dans l’histoire de l’humanité ? Ne faut-il pas distinguer dans les violences, les éléments dynamiques, l’affirmation vitale de la destructivité brute ? L’anthropologie nous apprend que la violence est une constante à travers l’histoire et les cultures. Le fait de vivre en société est à la fois cause et réponse. La biologie souligne les mécanismes qui rendent possibles les violences mais laisse entière la question de la liberté et de la responsabilité. Des affrontements dans la famille aux violences institutionnelles jusqu’aux structures éducatives, les professionnels s’interrogent sur les dispositifs qui permettent non pas d’éradiquer les violences mais de construire des possibilités de dépassement. Agir sur les causes sociales ne dispense pas de mieux comprendre les parcours individuels. La médiation apparaît au coeur des interventions qui renouent le fil d’une parole et donnent un sens partagé au trauma. Reconnaître les violences comme une constante dans la civilisation engage les chercheurs et les praticiens des sciences de l’homme à fonder des interventions en mesure de les transformer.
L’Harmattan, 2004