Domenico LOSURDO
4/03/2010
Dans un ouvrage édité en Italie, La non-violenza. Una storia fuori dal mito, le professeur Domenico Losurdo explore le concept de non-violence et son usage dans l’histoire contemporaine. Loin des idées reçues, il montre ses ambivalences. Souvent exigence pacifiste, elle peut-être aussi une fuite des responsabilités, et devient aujourd’hui un habillage de propagande pour toutes sortes d’ingérences. Il répond ici aux questions de Marie-Ange Patrizio.
Marie-Ange Patrizio : Le concept de non-violence nous fait immédiatement penser à Gandhi : quel jugement exprimes-tu sur cette grande personnalité historique ?
Domenico Losurdo : Il faut distinguer deux phases dans l’évolution de Gandhi. Au cours de la première phase, il ne pense pas du tout à une émancipation générale des peuples coloniaux. Il appelle au contraire la puissance coloniale, la Grande-Bretagne, à ne pas confondre le peuple indien —qui à l’instar des Anglais peut faire état d’une antique civilisation et d’origines raciales « aryennes »— avec les noirs, avec, même, les « grossiers cafres, dont l’occupation est la chasse et dont la seule ambition est de rassembler une certain nombre de têtes de bétail pour conquérir une femme et mener ensuite une existence d’indolence et de nudité ». Lire la suite de l’entretien publié sur le site Voltairenet.org