Ce que le politique dit de la violence

Ce que le politique dit de la violence

Ce que le politique dit de la violence

12 juin 2025

Par Jean-Marie Donegani et Marc Sadoun,

Noué dans l’apparence et le semblant, susceptible de revêtir des formes multiples, le phénomène violent ne renvoie pas nécessairement à une réalité unique et homogène. Certes, il est toujours possible pour un sujet de ressentir une atteinte à sa liberté ou à sa capacité d’expression et d’épanouissement, comme s’il y avait une physique de l’être à laquelle il suffirait de se fier pour déterminer le caractère violent d’une relation ou d’une situation. Mais cette physique de l’être – sur laquelle s’appuie la psychanalyse pour assurer qu’une violence subie et non parlée viendra forcément au jour, ne serait-ce que sous la forme de symptômes, ne serait-ce qu’à la génération suivante – est toujours située et dépend en définitive de configurations historiques et sociales qui viennent la qualifier de manière telle que l’évaluation du phénomène premier peut changer du tout au tout. D’ailleurs, la plurivocité des acceptions de la violence et l’impossibilité d’une définition qui renverrait au genre commun et à la différence spécifique sont là pour confirmer l’inanité d’une saisie de l’essence du phénomène et l’indétermination d’une notion dont le sens dépend d’un contexte culturel, anthropologique et philosophique qui seul est susceptible d’en proposer des critères d’identification.

Lire l’article publié sur le site Cairn

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