Jana SCHILDT
01/03/2016
Pour une sociologie des pratiques locales de réconciliation au Rwanda. Les injonctions à se réconcilier se sont imposées comme un discours universaliste censé résoudre les conflits intra-étatiques contemporains. C’est ainsi que de nombreuses commissions dites de vérité et de réconciliation ont été établies dans des contextes variés au cours des trois dernières décennies. Dans le cas du Rwanda, c’est même avant le génocide que les accords d’Arusha (1993) ont préconisé la création d’une Commission Nationale d’Unité et de Réconciliation (Komisiyo y’Igihugu y’Ubumwe n’Ubwiyunge ; ci-après CNUR). Après l’inaction et le silence pendant le génocide de 1994, un nombre important d’institutions et d’ONG internationales se sont empressées de promouvoir ce qu’elles appellent la « réconciliation » entre Rwandais. C’est ainsi que dans le contexte très spécifique du Rwanda post-génocide – où bourreaux et victimes vivent dans une proximité souvent intime de voisinage – l’idée d’unité et de réconciliation nationale s’est imposée, notamment parmi les acteurs politiques nationaux, pour penser le changement social. Cette dynamique s’inscrit dans une « industrie globale de réconciliation » qui est de plus en plus tangible pour les populations locales visées (Wilson, 2003, 383). Lire l’article publié sur le site Cairn