Hannah Arendt.
Comment l’humanité, qui était au sommet du progrès technique, a-t-elle pu se laisser happer par la barbarie totalitaire et finir par y sombrer ? Telle est la question de Condition de l’homme moderne. Cette faillite est la conséquence de l’oubli par l’homme moderne d’un monde de valeurs partagées et discutées en commun avec autrui, dès lors qu’il n’a plus envisagé les choses qu’au travers du prisme de leur utilité pour son bonheur privé. Indifférent aux autres, l’homme moderne ne forme plus avec eux qu’une foule d’individus sans lien véritable et sans défense contre la voracité des dictateurs et des leaders providentiels. Seule une « revalorisation de l’action » , nous dit Arendt, cette intervention consciente avec et en direction d’autrui, permettra à l’homme moderne d’échapper aux dangers qui pèsent toujours sur sa condition. Cette réédition est accompagnée de l’importante préface originale de Paul Ricoeur qui reste une des meilleures introductions à la pensée d’Arendt. Dans son avant-propos inédit, Laure Adler montre comment le texte d’Arendt fut et reste visionnaire dans l’éclairage qu’il jette sur les urgences d’aujourd’hui. Avant-propos de Laure Adler. Préface de Paul Ricoeur. Traduit de l’anglais par Georges Fradier.
Le Livre de Poche, 2020
Hannah Arendt (1906-1975) est une philosophe majeure du XXe siècle. Formée en Allemagne, où elle fut notamment l’élève de Heidegger, elle s’installe aux États-Unis en 1933 pour fuir le nazisme. Elle y mena une double carrière de journaliste et de professeure, et développa après la guerre sa pensée sur la place essentielle du politique dans la définition d’une humanité véritable.