Sylvie Ayimpam.
Civilisations, revue d’anthropologie.
Il est question dans cette contribution de porter un regard réflexif sur l’évolution des postures méthodologiques à travers des enquêtes ayant eues comme point focal l’étude des « violences ordinaires ». Ces postures méthodologiques sont passées d’une attention exclusivement centrée sur les positions et les discours victimaires à la construction d’une approche diachronique et situationnelle qui a permis de mettre en exergue les cycles d’échange de la violence. La principale question étant de savoir si le chercheur devait considérer comme de la violence des actes que les enquêtés ne définissaient pas comme tels et vice-versa. Or, les violences liées aux phénomènes de répression sociale anti-sorcière correspondent bien, semble-t-il, à ces formes de violences « admises » par la société et plus ou moins « tolérées », tant dans l’espace privé que dans l’espace public. Elles renvoient ainsi, aux constructions sociales de l’intolérable. La contribution montre que l’étude de la violence entraine dans tous les cas des dilemmes éthiques et méthodologiques.