Quand les philosophes se contredisent : Judith Butler qualifiait récemment les massacres du 7 octobre dernier de civils israéliens, de « résistance armée ». Comment concilie-t-elle cette affirmation avec sa défense philosophique de la non-violence ?
Début mars, Judith Butler a déclaré lors d’un événement à Paris que les attaques du Hamas du 7 octobre n’étaient ni terroristes ni antisémites, mais un cas de « résistance armée ». Elle ne l’a pas fait au détour d’une phrase, mais a insisté sur le fait que ce choix de mots pour qualifier le « soulèvement » était « honnête » et « historiquement correct ». L’orientation prise par les travaux de Butler confère à ses déclarations un caractère particulièrement troublant : la philosophe juive américaine, rendue célèbre par ses thèses controversées sur le genre comme catégorie performative, s’est de plus en plus intéressée ces dernières années à la violence et à la non-violence, à partir de Vie précaire(2005) notamment.