Par Michel WIEVIORKA,
Alors qu’en matière internationale, la force prime de plus en plus ouvertement sur le droit, des voix se font entendre, y compris dans les démocraties, pour redonner à la violence une forme de légitimité. Le sociologue Michel Wieviorka s’alarme des ravages potentiels d’une semblable banalisation.
« Saurons-nous un jour parler de la violence sans être dans l’excès, ni dans le défaut, de façon équilibrée, et sans jamais oublier qu’elle n’est pas une ressource comme les autres – elle n’est ni l’argent, ni la capacité de se faire entendre sans haine dans les médias ou les réseaux sociaux, ni celle de bénéficier de la représentation politique ? En tout cas, nous devrions admettre que nous percevons la violence différemment selon l’époque et le lieu où nous vivons. Or la période actuelle est pleine de dangers »…