Acquittement général. A l’issue d’une audience riche en émotion, les 12 manifestants qui avaient occupé une filiale de Credit Suisse en 2018 ont été entièrement disculpés. Accusés de violation de domicile, refus de se conformer aux ordres d’un agent de police et défaut d’autorisation de manifester, leur action a été jugée nécessaire pour atteindre le but recherché: alerter les décideurs sur la crise climatique. C’est un symbole juridique extrêmement fort dont la portée dépassera à coup sûr les frontières suisses.
Depuis le début du procès, les accusés le répètent: «L’unique objectif de nos actions est d’informer l’opinion publique sur la situation climatique.» Ils ont réussi au-delà de toute espérance. Déguisés en joueurs de tennis le jour des faits pour interpeller Roger Federer, ambassadeur de la banque, les manifestants ont attiré l’attention du New York Times, de l’idole climatique Greta Thunberg et du principal destinataire: le «maître», qui, sur fond d’incendie autour de l’Open d’Australie, a promis qu’il se servirait de sa position privilégiée pour «engager le dialogue avec ses sponsors». L’annonce a fait le tour du monde.