par Virginie Bloch-Lainé.
La professeure de littérature russe Victoire Feuillebois explore la pédagogie de l’écrivain, qui n’a cessé d’ouvrir des écoles et tenté de délivrer une éducation aux enfants de paysans.
Nabokov disait, au début de son cours sur Anna Karénine, que l’artiste et le prédicateur étaient inséparables chez Tolstoï. Les disciplines divergent, «mais aussi subtil que soit son art, et ennuyeux son prêchi-prêcha, cette vérité qu’il recherche laborieusement à l’aveuglette, ou qu’il trouve comme par enchantement au coin de la rue, est toujours la même vérité. Cette vérité, c’est lui. Et lui, c’est l’art». Le comte Léon Tolstoï (1828-1910) a ouvert et fermé des écoles sur son domaine, Iasnaïa Poliana, à partir de 1859. Il plaidait pour le végétarisme et la non-violence, se prononçait contre le mariage et pour la chasteté, après avoir été dans sa jeunesse «aimanté par le sexe». Lui-même sans formation universitaire, il voulait faire des enfants des adultes libres…
