Par Adeline Moussion Esteve,
Esquisse d’une critique féministe des usages de « l’amnésie traumatique » pour politiser les violences sexuelles.
En France, un certain nombre de discours médiatisés sur les violences sexuelles mobilise le registre du traumatisme psychique. Dans ces discours, une catégorie revient souvent : « l’amnésie traumatique ». Elle désigne des modalités involontaires d’oubli dans les suites de violences sexuelles, notamment dans l’enfance. Cette amnésie est expliquée par l’activation de réponses physiologiques au moment des violences, lesquelles perturbent les processus mnésiques « habituels » et placent les violences hors de la « mémoire autobiographique ». Ce concept fait l’objet d’usages cliniques, politiques et féministes, souvent pour ces derniers afin de soutenir la judiciarisation des violences sexuelles. L’article qui suit propose une analyse critique de ce concept au regard de la catégorisation de la violence qu’il sous-tend et de ses implications pour une politisation féministe des violences sexuelles.
En France, un certain nombre de discours médiatisés sur les violences sexuelles mobilise le registre du traumatisme psychique. Dans ces discours, une catégorie revient souvent : « l’amnésie traumatique ». Elle désigne des modalités involontaires d’oubli dans les suites de violences sexuelles, notamment dans l’enfance. Cette amnésie est expliquée par l’activation de réponses physiologiques au moment des violences, lesquelles perturbent les processus mnésiques « habituels » et placent les violences hors de la « mémoire autobiographique ». Ce concept fait l’objet d’usages cliniques, politiques et féministes, souvent pour ces derniers afin de soutenir la judiciarisation des violences sexuelles. L’article qui suit propose une analyse critique de ce concept au regard de la catégorisation de la violence qu’il sous-tend et de ses implications pour une politisation féministe des violences sexuelles.