Philippe Moal.
Il ne s’agit pas ici de donner des explications sur le thème complexe de la dualité, sinon d’observer comment la façon de l’appréhender peut entraîner dans la violence. Lorsque je porte un regard inquisiteur, soupçonneux, critique, pusillanime sur ce qui est différent, lorsque je vois ce qui est contraire comme un danger, lorsque j’appréhende le monde et sa dualité comme un risque, je porte un regard qui me met en duel (affrontement) avec lui, pour reprendre la signification étymologique du terme dualité, duellum. La dualité est inhérente à notre monde et la façon de la considérer conditionne ma pensée et mes actes. En général il y a symbiose entre mes perceptions et mes représentations internes, sinon je serais en guerre perpétuelle avec le monde ou avec moi-même. Socialement, nous sommes poussés à nous polariser et nous radicaliser – par genre, race, communauté, religion, parti, club, pays, etc. -. Les relations ont une forme de mandorle, avec des pôles opposés, propices à la défiance, la peur et la violence.
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