01/04/2020 : Comme toutes les histoires de sous-traitance, ça commence par une multinationale avec un chiffre d’affaire de 16,6 milliards d’euros, Eiffage, et ça finit par des travailleurs sans papiers exploités sur un chantier. Particularité de celui-ci : il s’agit du chantier des futurs locaux du journal « Le Monde ». Le journal français de référence peut-il accepter que son fastueux futur siège soit construit par des travailleurs en provenance du Mali, du Sénégal ou de la Côte d’Ivoire, non-déclarés, payés 40 euros la journée, maltraités et mis en danger par des conditions de travail dignes du 19e siècle ? Le Monde ne se doutait peut-être pas, en refilant le chantier de son siège à l’honorable société Eiffage, fleuron français du batiment, que c’est ce qui se produirait. Pourtant, c’est un schéma classique, mille fois vu et rarement combattu : la multinationale Eiffage sous-traite à une société fantoche, Golden Clean, qui elle se charge d’employer les sans papiers et de les payer avec des chèques sans ordre ou en liquide, de la main à la main. Ainsi, tout en tirant les bénéfices d’une main d’oeuvre moins chère, la multinationale n’est pas salie : « Eiffage, à chaque fois ils nous disent que chez eux y’a pas de sans papiers », confirme Bernard, syndicaliste à la CNT-SO, qui accompagne les travailleurs. Et chez les sous-traitants ? À bout, les travailleurs ont envahi hier matin le chantier pour exiger leurs régularisations ainsi que des dommages et intérêts. Lire l’article publié sur le site Il faut tuer Tina