Par Claire Mestre.
Les demandes d’asile ont diminué ces dernières années en France, dans des proportions très importantes. Que signifient ces chiffres ? Y aurait-il moins de personnes acculées à s’exiler pour fuir les persécutions et les guerres ? Ou bien la France n’est-elle plus la terre d’accueil, la patrie des droits de l’homme, qu’elle a pu être durant des siècles ?
Certains s’en réjouissent, argumentant du fait que la demande d’asile en France n’est plus une « fabrique à clandestins ». D’autres se félicitent de la diminution de l’« appel d’air » : un enfant voire un adulte bien traité, n’aurait d’urgence que d’en faire venir d’autres, de plus en plus nombreux, dans son sillage. Les obstacles ont probablement découragé nombre d’hommes et de femmes à venir frapper à la porte de notre pays, mais plus encore, ils subissent l’injustice de nos institutions et de nos pratiques qui ne les mettent pas à l’abri du risque de clandestinité, bien au contraire.