Dans « Sur la violence » , chapitre de l’ouvrage Du mensonge à la violence (1969), Arendt caractérise la violence propre aux totalitarismes et aux conflits du XXe siècle de manière nouvelle, et par deux éléments singuliers : leur violence intrinsèque comme évènements politiques d’une part, et le rôle joué par la maîtrise de la technique d’autre part.
Nous allons ainsi, dans cet article, étudier de plus près la manière dont Arendt pense la violence en rapport avec l’utilisation de la technique et de la science. Cette idée s’accompagne, on le verra, d’une vision particulière de la vérité : ce la science elle-même, comme elle l’avance dans la Condition de l’homme moderne, transforme notre rapport au réel là où on cherche à le dominer – c’est-à-dire à lui faire violence –, et non à le comprendre.