Comment la non-violence protège l’Etat

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Comment la non-violence protège l’Etat

Peter Gelderloos.

Parlons franchement, au vu de la situation, la grande majorité des mouvements sociaux et écologistes échouent lamentablement, depuis des décennies, ne serait-ce qu’à freiner la catastrophe sociale et écologique en cours (de la sixième extinction de masse aux inégalités économiques phénoménales et croissantes qui caractérisent notre temps). La plupart de ces mouvements se targuent de respecter scrupuleusement les principes de la non-violence, qu’ils considèrent comme la seule méthode de lutte acceptable. Et pourtant, ainsi que Peter Gelderloos l’expose brillamment dans ce livre, cette adhérence dogmatique au concept de la non-violence est injustifiée et injustifiable. En outre, il s’agit d’une des principales raisons pour lesquelles ils sont inefficaces…

Éditions libre, 2018

Peter Gelderloos, philosophe libertaire, activiste et théoricien anarchiste.

NOTE DE L’OBSERVATOIRE : nous sommes en accord avec Peter Gelderloos quant à la nécessité de changer radicalement le système de société actuel, mais en désaccord avec ses interprétations, ses analyses et sa vision de la lutte non-violente. Ses arguments sont en outre peu convaincants et l’empreinte de son idéologie ressort tout au long du livre où l’on note un certain agacement devant la montée d’une force non-violente sur toute la planète.
Nous renvoyons à un extrait du chapitre Répondre à la violence par la violence (p. 106 à 109) de l’ouvrage Violence, conscience, non-violence. Extrait de la p. 109 : …Certains partisans de la lutte antisystème insinuent, avec mauvaise foi, que la non-violence, par sa soi-disant inaction, collabore avec les pouvoirs dits répressifs et qu’elle est naïve et inefficace. Cependant, que constatons-nous ? Par la violence, en mettant de l’huile sur le feu, on renforce ces pouvoirs qui peuvent ainsi justifier leur contre-réaction violente et augmenter leur répression, devenue alors légitime. N’est-ce pas là de la collaboration ? Dénoncer la violence en l’utilisant à son tour est un contresens qui doit, de plus, produire une profonde contradiction interne chez celui qui l’exerce. « Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même. Si tu plonges longuement ton regard dans l’abîme, l’abîme finit par ancrer son regard en toi » disait Nietzsche. Face au constat d’impuissance à obtenir des résultats, la violence est souvent un acte désespéré ; l’ultime recours qui dévoile une consternante carence à imaginer des formes de lutte nouvelles, efficaces et constructives. J’ai vu fréquemment des militants, épris de justice, basculer dans la lutte violente, envahis par le dépit, le désespoir ou la rage. Le violent ne dévalorise-t-il pas la non-violence par projection de son propre problème ? Ce faisant, ce ne serait pas la non-violence qu’il critique, mais bien l’inefficacité de sa violence. « La violence est le dernier refuge de l’incompétence » disait Isaac Asimov…

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