Par Florence Ollivry-Dumairieh,
La sauvagerie et la terreur répandues par l’Etat Islamique et autres groupuscules prétendant tuer «au nom de l’islam » peuvent parfois engendrer dans nos esprits un amalgame équivoque entre «islam» et «violence». Pourtant, l’existence de ces individus fanatiques ne doit pas nous faire ignorer la richesse d’une tradition qui, au cours du dernier siècle, a également fécondé la réflexion de grands penseurs et réformateurs[1]. Parmi eux, nous évoquerons ici la figure de Jawdat Saʿïd, celui que ses compatriotes ont surnommé le « Gandhi syrien», et qui, depuis les années 1960, a développé le concept de non-violence (lā ʿunf) en islam.