Eric BRAUN
09/10/2020
Le concept est en apparence récent puisqu’on le fait remonter à Henry D. Thoreau ( 1817-62), mais il est probable qu’il vienne de beaucoup plus loin dans l’humanité. Dans la pièce Antigone, Sophocle met en scène un cas de désobéissance civile. Obéir, voilà la difficulté. Obéir, c’est se soumettre à un autre. C’est renoncer à sa dignité. Du moins en apparence. On peut certainement obéir et garder sa dignité si on considère que l’obéissance est légitime. C’est donc le problème de la légitimation qui est premier. Il est légitime qu’un disciple obéisse à son maître puisque le maître lui montre la voie qu’il ne trouverait pas sans lui. Il est légitime qu’un enfant obéisse à ses parents parce que l’amour de ceux-ci pour lui est un signe de justice à son égard. La légitimité tourne toujours autour de la question de la justice. Désobéir, ne pas reconnaître la légitimité de celui qui commande peut apparaître une action injuste. Mais est-ce toujours une injustice de ne pas obéir à une autorité ? Il y a pléthore de commandements injustes dans l’histoire humaine. La loi, elle-même peut être injuste. On peut ainsi penser aux lois antijuive des nazis. On peut penser pour prendre des exemples moins évidents à certains impôts qui ont été levés de façon injuste. Lire l’article publié sur le site Mediapart