Jacques Sémelin.
Il en résulte un texte très clair et très pédagogique. Son principal mérite – outre la compétence de l’auteur – est de s’appuyer constamment sur des exemples tirés de la vie quotidienne. (En cela, il procède comme le faisait Tahar Ben Jelloun au sujet du racisme). Pour un enfant, en effet, les questions que posent désormais la violence et la non-violence sont immédiates. Elles sont aussi spécifiques. Pourquoi ? Parce que, dans une large mesure, le monde scolaire est devenu un monde violent. C’est une évidence. La violence, le racket, la guerre des bandes, le chahut poussé à ses limites, tout cela constitue désormais l’ordinaire d’un lycéen. Il est donc directement sensible à certaines interrogations « politiques », au sens noble du terme. Ce sont ces interrogations très dérangeantes qu’affronte loyalement Sémelin. Et c’est seulement à partir de ces exemples quotidiens qu’il élargit peu à peu son propos à la non-violence historique et philosophique. le public Pour les raisons évoquées plus haut, ce thème devrait susciter beaucoup d’intérêt dans le monde enseignant. Comme on le sait, la violence et la nécessité de la conjurer est l’un des thèmes récurrents des débats scolaires, discussions civiques, exposés, etc.
Le Seuil, 2000
Jacques Sémelin, historien et politologue français. Directeur de recherche émérite au CNRS affecté au Centre d’études et de recherches internationales (CERI).