La violence et le sacré

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La violence et le sacré

René Girard.

« Comment les cultures archaïques se protégeaient-elles des rivalités mimétiques ? C’est pour répondre à cette question que j’ai écrit La violence et le sacré », explique René Girard. Dans cet essai audacieux et percutant, il met l’accent sur le rôle de la « violence fondatrice » et sur celui de la « victime émissaire » pour expliquer les premières institutions culturelles et sociales. Une vaste culture ethnologique et des références incontestables permettent à l’auteur de construire une théorie nouvelle du sacré, et de donner une interprétation convaincante de nombreux thèmes mythiques et rituels (la fête, les jumeaux, les frères ennemis, l’inceste, le masque, etc.) dont la signification profonde n’apparaît ici avec tant d’évidence que parce qu’ils sont étudiés, pour la première fois, dans leur unité. Enfin, le plus grand mérite de René Girard est peut-être dans la clarté et dans l’élégance de son exposé. Libéré de toutes les obscurités tenant aux jargons initiatiques, voici un livre d’une grande importance scientifique qui est aussi une magnifique œuvre littéraire.

Fayard/Pluriel, Paris, 2011

René Girard (1923-2015), anthropologue, historien et philosophe français, inventeur de la « théorie mimétique » qui, à partir de la découverte du caractère mimétique du désir, cherche à fonder une nouvelle anthropologie de la violence et du religieux.

Le concept de mimesis ordinaire, décrit dans la poétique d’Aristote et dérivé de celle de Platon, exclut deux types de conduite qui sont également soumis à l’imitation par l’homme : le désir et l’appropriation. Pour Girard, le désir humain est essentiellement mimesis ou imitation, c’est-à-dire que nos désirs sont façonnés par les désirs des autres (ce qui diffère de Freud).

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