Alain Refalo.
Le pouvoir et la violence, dans l’opinion commune, semblent liés au point de ne former qu’un. Nous sommes convaincus que la violence crée le pouvoir et que le pouvoir, pour se maintenir, a besoin de la violence. Parler d’un « pouvoir de la non-violence » peut ainsi apparaître totalement incongru, tant nos représentations du pouvoir, mais aussi de la non-violence, ne laissent envisager qu’une forme de pouvoir, celle qui a la légitimité de l’usage de la violence, tandis que la non-violence serait incapable de créer le moindre pouvoir de par l’image de faiblesse à laquelle elle renvoie. La philosophe Hannah Arendt nous propose une autre vision qu’il m’a paru utile de présenter, alors qu’un livre important dont nous reparlerons prochainement, vient d’être publié sous le titre Pouvoir de la non-violence : Pourquoi la résistance civile est efficace de Erica Chenoweth et Maria J. Stephan (chez Calmann Lévy).