Par Alain Refalo.
Judith Butler (1956 – ) est une philosophe américaine, connue dans le monde entier pour ses travaux sur le genre. Elle est professeur à l’université Berkeley depuis 1993. Depuis plusieurs années, elle développe une réflexion qui vise à renouveler l’idéal de la non-violence. Dans son nouvel ouvrage La force de la non-violence: une obligation éthico-politique (édité en France par Fayard), elle expose sa vision éthique et politique de la non-violence et « propose de constituer la non-violence comme nouvel imaginaire politique ». Nous venons de le lire.
Judith Butler fait remarquer que « la confusion d’opinions » sur la violence et la non-violence, « termes litigieux et contestés », rend difficile toute pensée rationnelle sur la non-violence. Par voie de conséquence, elle constate d’emblée que « la défense de la non-violence suscite le scepticisme dans tout le spectre politique ». Si l’on veut défendre la non-violence, il importe, nous dit-elle, de « comprendre et d’évaluer comment la violence est représentée » et critiquer la manière dont elle est justifiée par l’Etat qui bien souvent dissimule sa propre violence tout en accusant ses opposants d’y recourir.