Panel international sur la sortie de la violence

Panel international sur la sortie de la violence

Panel international sur la sortie de la violence

1 janvier 2019

Sabrina MELENOTTE, Yvon LE BOT
2019

À partir de la fin des années 1970, la violence a commencé à acquérir un statut politique et intellectuel nouveau, en tout cas au sein des démocraties libérales : elle y est devenue, mais peut-être provisoirement seulement, un tabou, un mal incontestable, alors qu’auparavant, elle pouvait être tenue pour incontournable, car émancipatrice. Les modes de pensée révolutionnaires et anticolonialistes en parti-culier lui avaient conféré une légitimité qu’elle était manifestement en train de perdre. Seule peut-être la figure christique du « Che » a longtemps survécu à cette mutation.Dès lors, elle a été de plus en plus conçue en référence à ses victimes, actuelles ou passées, et pas seulement par rapport à ce qu’elle venait signifier comme éventuelles mises en cause de pouvoirs d’État détenant en principe le monopole de la violence légitime. Cette évolution avait du reste été précédée, dans le sillage de Mai 68, par d’importants mouvements de femmes dénonçant le viol et d’autres violences sexuelles qu’elles subissaient et qui n’étaient pas reconnues dans la sphère publique.Ce qui s’est plus récemment amplifié et qui, aujourd’hui, s’est étendu à une institution majeure de l’histoire et de l’imperium occidental, l’Église catholique, où les pratiques pédophiles et autres abussexuels d’une partie de son clergé, sont mis au grand jour.Par ailleurs, des communautés entières ont commencé à demander la reconnaissance publique et internationale, notamment sous le label juridique de « crime contre l’humanité », de leurs souffrances historiques ¬ génocide, massacres de masse, traites négrières, esclavage, etc. De sorte que la question de la violence a été au moins autant associée à la mémoire des victimes qu’à son traitement par la discipline historique. Et, dans le même contexte, des organisations humanitaires, à commencer par des associations de médecins, ont mis en avant le « droit d’ingérence » pour porter secours à des populations civiles en butte à de graves violences alors même qu’il leur était en principe interdit par les règles internationales d’intervenir quand un État leur refusait cette possibilité. Lire le rapport complet

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