En 2021, Philippe Godard, auteur de nombreux ouvrages de documentaire jeunesse et d’essais, publiait l’article « Dictature numérique : ce que Google vous prépare » chez Mr Mondialisation. Aujourd’hui, il nous livre de nouveau un texte édifiant, cette fois sur notre manière défaillante d’aborder collectivement les violences faites aux enfants. Une réflexion de fond plus que nécessaire. La compréhension d’une situation politique ou sociale dépend non seulement de l’attention et de l’observation que l’on est prêt à y consacrer, mais aussi du vocabulaire que l’on emploie pour la décrire. En matière de pédagogie, adjoindre les adjectifs « éducatives » et « ordinaires » à la notion de « violences », en créant un oxymore (un de plus dans un monde où ils sont déjà légion…), aboutit à normaliser cette violence, jusqu’à – peut-être – la rendre acceptable. Lorsque cette formulation découle sur un lieu commun – « Tout le monde bat ses enfants », ce qui est vrai, selon les statistiques, chez les quatre cinquièmes de la population française –, il est temps de critiquer le vocabulaire. Et de montrer où se situe l’issue de secours – car il y en a une.