Chaque religion ou sagesse développe une réflexion et des préceptes, plus ou moins directement, sur la violence. Certaines tendances de la plupart des religions organisées affirment une nette préférence contre la violence, voire prônent une attitude non-violente devant la vie et dans la société. Mais on ne peut pas dire – en dehors du rôle qu’elles jouent effectivement dans les phénomènes de violence – qu’elles livrent dans l’ensemble des préceptes non-violents. Seules des minorités à l’intérieur de certaines religions font nettement entendre une tonalité non-violente. Au moment d’une laïcisation de la société, plus ou moins importante et intervenue tardivement dans l’histoire, souvent d’ailleurs en prolongement d’une philosophie non-violente développée à l’intérieur du monde religieux, des personnes et des groupes affirment une non-violence plus politique que religieuse, à visées directement sociétales, sans référence au plan divin. Aujourd’hui existe de par le monde une multitude de mouvements qui se réclament de la non-violence et qui oeuvrent directement pour l’émergence d’un monde en tout cas moins violent, ou d’une société non-violente. Soit en faisant vivre dans des communautés plus ou moins autarciques leur idéal, soit en luttant directement contre la guerre, la militarisation, les différentes courses aux armements. Les arguments moraux, philosophiques et politiques, voire stratégiques dominent tour à tour ou simultanément le discours de ces mouvements.