Jawdat Saïd, le Gandhi syrien

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Jawdat Saïd, le Gandhi syrien

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Jawdat Saïd, le Gandhi syrien

17 février 2022

Défenseur d’un islam radicalement non violent, figure tutélaire de la révolution syrienne de 2011, le penseur et théologien Jawdat Saïd est décédé le 30 janvier dernier. Ce « Gandhi syrien », lecteur entre autres de Foucault, laisse derrière lui une riche oeuvre d’exégèse coranique mise au service d’un humanisme profond, qui influence et continuera certainement d’influencer des générations de militants. Retour sur un parcours engagé. Jawdat Saïd nait dans le village de Beer Ajam sur le plateau du Golan, en Syrie, le 9 février 1931. C’est en Égypte qu’il se forme intellectuellement à partir de 1946. Il y découvre notamment la pensée du philosophe algérien Malek Bennabi, théoricien de la « colonisabilité », qui considère que la colonisation a été rendue possible par une déliquescence et une apathie des sociétés musulmanes, dont il espère une « renaissance ». Tout au long de son parcours, Jawdat Saïd conservera ce sens de l’autocritique qui incombe à tout homme, bourreau ou victime, et qui est pour lui le préalable de toute spiritualité authentique, débarrassée des « pollutions de nos nourritures intellectuelles ». Lecteur des grands penseurs d’un renouveau de l’islam comme ʿAbd al-Raḥman al-Kawākibī ou Mohamed Iqbāl, il s’enthousiasme pour la création nassérienne de la République arabe unie (fusion de la Syrie et de l’Égypte en 1958), mais s’oppose activement à toute action militaire lors de l’implosion de l’État, trois ans plus tard. L’idée clef autour de laquelle s’articule son œuvre est déjà en germe : la non-violence (lā ʿunf, لا للعنف).

Lire l’article publié sur le site Philosophie magazine

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