les humains sont prédisposés à la coopération : « Nous pouvons être des pollinisateurs de bonté »

les humains sont prédisposés à la coopération : « Nous pouvons être des pollinisateurs de bonté »

les humains sont prédisposés à la coopération : « Nous pouvons être des pollinisateurs de bonté »

24 décembre 2023

L’esprit de Noël invite à la bienveillance, à la compassion et au partage… Ça tombe bien : la science prouve que les humains sont naturellement prédisposés à la bonté et à la coopération. Rencontre avec Jacques Lecomte, l’un des principaux experts francophones de la psychologie positive.

Paris Match. Dans une société qui cultive beaucoup l’individualisme et la compétition, n’est-il pas compliqué de porter le message, comme vous le faites dans vos livres et conférences, que les humains sont prédisposés à la bonté et à la coopération ? Ne vous taxe-t-on pas parfois de « doux rêveur » alors même que vous fondez votre argumentation sur les dernières connaissances scientifiques ?
Jacques Lecomte. Mais bien entendu ! J’entends fréquemment cette même objection quand je parle de la bonté humaine. Dans les salles où je donne des conférences, dans les dîners et les réunions de famille, il se trouve souvent quelqu’un pour me dire : « Mais vous êtes un bisounours ! Revenez sur Terre, les gens sont bien plus égoïstes que vous ne le pensez. » Alors, systématiquement, je réplique : « Mais les gens, c’est vous aussi. Êtes-vous en train de me dire que vous êtes fondamentalement égoïste, que vous ne vous préoccupez que de vous-même, que votre intérêt personnel est la boussole de toutes les actions de votre existence ? » À ce moment, c’est assez systématique aussi, mon aimable contradicteur est embarrassé et il rétorque : « Oui, enfin, ce n’est pas tout à fait ce que je voulais dire. Vous, moi, mes proches, ce n’est pas pareil. Mais le monde, vous savez… » Voyez-vous, il n’y a rien de très extraordinaire dans cette anecdote : elle illustre un défaut assez commun, celui de se croire moralement plus vertueux que la moyenne des gens. C’est ce que les psychologues dénomment le « biais de positivité ».

Lire l’entretien publié sur le site Paris Match

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